Iran

Siriz, la capitale de la pistache

8 Décembre 2010

 

La tente plantée au milieu des dunes nous regardons les derniers rayons de soleil disparaitre derrière les montagnes, il est 16h40. Nous avons envoyé bouler notre escorte policière qui nous suivait depuis 40km et profitons du calme après une journée bien remplie,120km depuis Kerman .

                                                                                                                                                  SSC1400

Le bruit d un moteur, les phares dans la nuıt, la tranquilité a été de courte durée, la police balayant les dunes à notre recherche ils finissent bien sûr par nous trouver. Ils nous font plier et charger le tout dans leur pick up et partons de nuit on ne sait où.

 

20km, Siriz ville de terre aux rues désertes, 11 mosquées, 5000 habitants. Fatigués de cette longue journeé nous refusons d'aller plus loin en voiture et tentons d'en savoir plus, sachant que nous ne parlons pas Farsi et eux pas Anglais.

Un policier se démène pour nous trouver une famille d'accueil et là nous oublions notre fatigue et notre exaspération devant une telle chaleur humaine.

 

SSC1398Accueillis à bras ouverts toute la famille venant des maisons aux alentours vient nous voir, oncles, tantes, cousines, soeurs grands-mères... Tous plus curieux les uns que les autres, les sourires aux lèvres et les yeux brillants. Les tasses de thé se succèdent, coupe de fruit, de pistache, et oui la ville de Siriz ne vit que par elle. Nous apprenons d'ailleurs que cette délicieuse graine pousse sur des arbustes en grappe et que l'Iran exporte 53 pour cent de la production mondiale.

 

 

 

De là nous passons en cuisine où l'on nous prépare du riz accompagnéde viande hachée et de yaourt. Nous mangeons à deux tandis que la famille change de salon. Retour sur les tapis nouvelle tasse de thé, séance photos, interviews, l'heure passe et nous repassons à table cette fois-ci tous ensemble,  installés à même le sol sur une toile cirée. Une tante a preparé le Kalle pache, soupe à base de tête de mouton, d'oeils, de pieds, de boyaux et de pain. Marion s'abstient tandis que Mica se régale et il n'est pas le seul, les vieilles malmenant le crâne de brebis pour sortir tout ce qu'elles peuvent.

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22h, il est temps de changer de maison et de partir avec Esmat et Mostafah, les deux anglophones de la famille à quelques rues de là. Nous sommes surpris de la modernité des intérieurs, sols couverts de tapis, propreté impeccable, cuisine toute équipée, ordi, télévision, chaine hifi.....

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Petit déjeuner tous ensembles qui se compose de pain, fromage, noix, pistache bien sûr, miel et confiture avant de repartir les sacs remplis de présents : datte, pistache et bonbons. Nous nous faisons guidés hors de la ville et nous nous élançons sur les grandes lignes droites du désert, un bitume lisse et neuf et des paysages somptueux.

  Famılle d accueil de Siriz

Seule ombre au tableau, les policiers nous ont retrouvé. Heureusement ils ne nous accompagnent que pour peu de temps et nous laissent partir tranquillement vers Bafq et Yazd.

 

Yazd, Une cité dans le désert

10 Décembre 2010 ,

 

Yazd

 

Entrant dans les faubourgs de la ville nous laissons derrière nous les petites routes traversant le désert pour trouver une ancienne cité, centre des religions pre-islamiques et du zoroastrisme.

 

La vieille ville de YazdEntourée de déserts, une étape incontournable sur la route de la soie, classée par l'Unesco comme l'une des plus vieilles villes au monde, le "Sılk Road Hotel" de Yazd nous accueille. Repère des voyageurs, cette maison traditionnelle en adobe avec sa cour intérieure est un havre de paix dans une ville déjà sereine.

  A la boulangerıe

Un peu de tourisme ne nous fait pas de mal, nous flanons dans les ruelles étroites de l' ancienne ville, découvrons nos premiers bazars couverts d'Iran et tombons sous le charme de Yazd. Nous nous laissons guider par l'odeur alléchante des nombreuses boulangeries où cuisent les "Sangak"(paın cuit sur des cailloux brûlants) ou les galettes, marchons la tête en l'air, le regard attiré par les multiples Bagdirs ou tours du vent.

Vu la situation géographique, les habitants, par un système ingénieux de tours, capturent le moindre souffle d'air pour climatiser leurs maisons depuis des millénaires.

   

 Les soirs venus nous prenons de la hauteur pour admirer les toits de la ville ainsi que les dômes des mosquées, recouverts de mosaiques bleues, pour diner sous les étoiles.

 

Kharanaq, où sont tes habitants ?

12 Décembre 2010 ,

 

Pour changer un peu, ligne droite et désert, du vent de face et une vue magnifique...

  Le village abandonne de Kharanak

On se régale à pédaler sur une petite route qui nous mène à Kharanaq, un village en adobe de plus de mılle ans, abandonné pour l'heure.

 

Le village abandonnee de KharanakNous poussons les vélos à la découverte de ses ruelles et de ses maisons imbriquées, tel un gigantesque labyrinthe de terre, et choisissons la notre pour la nuit.    

La vue sur la vallée est de toute beauté et nous profitons du calme des lieux pour admirer les dernières lumières du jour, teintant les murs en adobe de couleurs miel puıs rosée.    

 

Au loin une meute de chacals hurle, c'est la pleine lune. Environs de Kharanak

 

Esfahan ou l'autre moitié du monde

15 Décembre 2010 ,

 

 

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Esfahan ou l'autre moitié du monde, ville aux 3000 mosquées, aux palais fastueux, à l'architecture reconnue dans le monde entier, aux bazars couverts regorgeants d'artisanats locaux...

   Ashura, Esfahan

Enfin pour nous ce ne fut pas tout à fait celà. Arrivés pile poil pour Ashura, commémoration du jour de la mort de l'Imam Hossein à Karbala en 680, la ville nous offre une vision bien différente. Trois jours de "fête" qui succède à un mois de deuil national, drapeaux noirs et verts à chaque coin de rues, étals de tchai, lait chaud et en cas à volonté, la sainte nourriture distribuée aux fidèles sur laquelle  figurent les slogans "Down with USA, Down with İsrael". SSC1761

Des processions d'hommes vêtus de noir, la couleur du moment en Iran ou plutôt la couleur tout court, se flagellant avec des chaines au rythme des prieres, des marées noires de femmes en tchador se déplacant tel un gigantesque serpent, "l'axe du mal" pour certain.... Et  tout les monuments fermés.

 

 

On économise donc quelques dollars et profitons du moment pour perfectionner notre culture religieuse et se faire un peu peur également.

 

Nous tombons sur certains fanatiques Chiites qui nous assurent que le 12e  Imam, l'Imam caché, est sur le point de revenir, que le monde va bientot changer, qu ils sont en train de se reunir et vont sauver l'occident.

  Le pont Si-o-Seh, esfahan

Bon d'accord.... on reste un peu sceptique mais apprécions grandement les précieuses informations offertes par de jeunes İraniens anglophones. İls ont organisés des rencontres special touristes, nous éclairant sur Ashura et nous guidant durant cette journeé spéciale et importante pour eux: "Every day is Ashura", "Every land is Karbala".

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On se transforme donc en vrai touriste pour l'occasion, places reservées pour le défilé, lunch dans une salle de la mosquée pendant que la foule attend à l'exterieur que les portes ouvrent, city tour en minibus, direction les ponts d Esfahan: Sı-o-Seh, Khagu, Chubi.

Et pour finir la visite du cimetière des martyrs de la guerre Iran-Irak, (ou le monde entier s'est "uni" contre l'Iran) ou les familles viennent se receuillir en ce jour saint. "Voulez-vous parler avec un membre d'une famille", non celà va aller... Et puis des gens qui viennent éclairer des bougies sur des tombes celà n'a rien d'exceptionnel. Mais ne soyons pas mauvaise langue. La mosquee bleue d Esfahan

 

Lors d' un petit tour dans une représentation de théâtre, d Imam Hossein évidemment, vu que l'Iran ne vit que pour lui durant le mois de Moharram, "Avez-vous des questions à propos de l'Imam Hossein", pour nous ça ira, on évite de frôler l'overdose.

 

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Petit tour au Kurdistan Iranien

20 Décembre 2010 ,

 

La neige au Kurdistan

 

Après 150 km d'autoroute nous croisons la route d'un bus et partons pour Kermanshah, fief des kurdes,  confortablement installés au chaud.

Il est 20h,nous arrivons dans un brouillard givrant, accompagnés heureusement par İsmael et Kaymarz, deux kurdes rencontrés durant le trajet. İls nous prennent sous leur aile, posons les vélos et les bagages dans l'appartement de Kaymarz à Kermanshah et partons pour une heure de route en direction de Javanrud. Brouillard à couper au couteau, route en lacet, neige sur les bas côtés et musique kurde, nous avons change de pays....

   

De religion Sunni, le peuple kurde est mis a l'écart de la societé iranienne, ayant leur propre culture, langue et traditions. Dispersés entre quatre pays, Iran,Irak,Syrıe,Turquie, c'est le plus grand peuple sans nation et l'un des plus chaleureux. Sonareh, KurdistanRevendiquant leur autonomie Kurde, ils luttent secrètement pour l'unification de leur peuple et la création d'un état. Mais celà semble peu propable vu la non reconnaissance de leur culture en tant que telle par leur "pays d accueil".

 

Après une soireé animée, entourés de femmes colorées et d' hommes impliqués, nous reprennons vélo blanc et vélo bleu et partons a l'assault des montagnes enneigées du Kurdistan. C' est parti pour la caillante, à croire que nous aimons celà, à 2000 m d'altitude en plein hiver les bivouacs sont rudes.

    

Heureusement nous sommes régulierement accueillis pour de bons repas et quelques douches chaudes, passant ainsi de délicieux moments dans nos familles d'accueil. Famille d accueil a Bukan, Kurdistan

L'occasion également de tester les spécialitées du coin entre deux tournées de tchai, le fromage; brebis, chèvre, vache, le choix est vaste et le test réssi, nous avons même la possibilité, bien que celà soit interdit en Iran, de l'accompagner d'un petit verre de vin maison.

  Saqquez, Kurdistan

 Present Kurde pour se rechaufferProduit illicite provenant des sous-sols des maisons, nos hôtes risquent la prison pour celà, mais leur culture est plus forte...

 

Il est donc dur de pédaler au Kurdistan, entre les routes fréquentées, enneigées, gelées, le froid, les arrêts photos, ravitaillements, les pauses thés et les invitations à diner....

 

  Bientot les 10 000 km, Soraneh Kurdistan

 

 

Un air de fête à Tabriz

25 Décembre 2010 ,

 

Le bazar de Tabriz

 

Petit déjeuner de fête en cette matinée de Noël, les souliers sont vides, l'Iran ne fait pas partie du carnet d'adresse du Père Noël, mais les estomacs pleins, Tabriz étant reputée pour ses patisseries.

 

Mosquee bleue de TabrizLa veille nous avons reveillonnés dans la cabine de Naseer, un routier fort sympathique qui nous a rechauffé le coeur en ces periodes de fêtes, et ce matin nous réparons vélo blanc le dotant d'un nouveau pédalier.

 

Arpentant les rues tout en goûtant les spécialitées de la ville nous atterissons à la mosquée bleue et rencontrons un jeune Tabrizien qui nous invite à passer à son office boire un café et discuter.

  Maison de the a Tabriz

Tabriz c'est aussi un immense bazar couvert, 35 km de ruelles magnifiquement restaurées où se côtoient tapis, bijoux, légumes, vêtements et pacotille chinoise. De dôme en dôme, de rue en rue, les raies de lumieres éclairant les marchandises, nous errons dans ce bel endroit, Mica ne sachant où donner du regard, l'appareil photo bien en main.

  Le bazar de Tabriz

Tous les touristes se sont donnés rendez-vous à l'office... du tourisme. Nous passons donc une agreable soirée en compagnie d'un motard, de deux backpackers et d'une famille en camping-car. Un vrai noël, premier resto et première maison de thé bien enfumée. Nous pouvons donc quitter l'İran sereinement. 

chats d'Iran 

 

 

Qareh Kalisa

30 Décembre 2010 ,

 

Qareh Kalisa

 

Nous quittons la grande route, retrouvant le soleil et le plaisir de pédaler. Au loin le mont Ararat, 5137 m, son cône parfait dominant toutes les autres montagnes environnantes.

 

L arrivee a Qareh kalisa Après deux fraiches nuits de bivouac le clocher de Qareh Kalısa est en vue, niché au pied des montagnes.

Plus vieil édifice chrétien d Iran ( 43 ap J.C), c est également le mieux restauré.

 

 Pris par la beauté des lieux et la flegme des vacances de Noël nous visitons tranquillement l'église et ses beaux bas-reliefs, puis rencontrons Mabbad, le chef des travaux autour d une tasse de thé. Trois ans en compagnie de Mr Martin lui ont permis d apprendre le francais.

  Qareh Kalisa

 Nous partons en promenade pour visiter les lieux aux alentours, petites chapelles et cimetière arménien. Le soir venu nous dormons au chaud dans l' enceinte de Qareh Kalisa, passant ainsi une sympathique soirée en compagnie de Mabbad et de l'équipe de restauration. Travaillant depuis plus de trente ans, ils ont redonné sa splendeur d Antan à Qareh Kalisa.

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Commentaires: 3
  • #1

    Iran Tour (vendredi, 21 octobre 2016)

    I really liked as a part of the article. With a nice and interesting topics.

  • #2

    Iran Tour (mardi, 28 février 2017 06:53)


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  • #3

    things to do in Tehran (samedi, 11 juillet 2020 07:52)

    L'article est très bon, nous sommes heureux que vous visitiez à nouveau notre pays