Retour à la maison
Un rickshow nous dépose dans la rue 111 et nous dit au revoir, première impression sympathique. Hôtel correct avec internet, télé, brosse à dent, serviette.....on est où..
Très bien. Juste le temps de prendre une douche et nous voilà dans les rues de la ville chaude et bruyante. Sur le coup des 14h, un bon orage éclate, de violentséclairs déchirent le
ciel, déversant des trombes d'eau n'arrivant même pas àrafraîchir l'air. 
La mousson arrive à petits pas. Nous reprenons notre route parmi la circulation à la recherche de vélos. Pas mal de vélos chinois, en plastique, puis un magasin Giant, où se
trouvent deux bons vélos. Fourche, freins à disque, blablabla... un peu cher tout de même.
Les vendeurs sont des gamins, nous négocions par téléphone avec le boss, c'est le gros bordel, au bout d'une heure nous lâchons l'affaire, sachant qu'ils seront la demain.
Retour à la rue 111, où nous tombons sur le numéro 3B,m un magasin avec plusieurs vélos d'occas. Le mec est plutôt sympa et pas du tout speed, il a l'air de connaître son
affaire.
C'est donc le lendemain matin, de bonne heure, que nous retournons acheter nos vélos, faire installer porte bagages, sonnette, cadenas, changement de pédales... De là, nous fonçons sur notre monture pour aller faire notre visa du Laos.
Nous voilà parés pour l'aventure.
Premiers tours de roues
Lever au chant du coq, une bonne soupe du matin et nous voilà sur le bac traversant le Mekong avant de prendre pied sur la piste de terre au village de Akreiy Ksatr. Premiers tour de roues dans la terre rouge des belles pistes bordées d'échoppes.
Le soleil s'en donne à coeur joie pour nous tanner la peau et la selle pour nous tanner les fesses. Nous ne pensons qu'à une seule chose, BOIRE.... se sont donc des litres de liquides sous toutes formes, café glace, soda, thé eau, jus de canne...qui sont avalés tout au long du trajet.
La piste retrécit et s'enfonce sous les bois, pour grandir à nouveau à l'approche des villages, Preaek Takov, Preaek Ampil, Preaek Ta Meak. A chaque croisement c'est la même question, droite, gauche....on demande aux gens ou suivont le Mekong. Tout se passe bien et nous abattons 100 kilomètres jusqu'à Preaek Ramdeng, un peu penauds et fatigués nous demandons où nous pouvons dormir. De l'autre côté du Mekong.
Un bac nous attend et nous mene jusqu'à Peam Chi Kang, bourgade poussiéreuse où nous trouvons une superbe guesthouse avec vue sur le fleuve et une bonne douche.
Pastis au frais sur la terrasse.
24 kilomètres de jolie piste nous séparent de Kampong Cham où nous faisons halte pour la é. En chemin, quelques femmes accroupies , une odeur de feuilles de bananes brûlées, le petit déjeuner se prépare. Nous prenons donc provision d'un plein sac de riz à la banane que nous dégustons au bord du Mekong. Dur dur de se remettre de la journée de la veille.
Pédaler sous 44 degré n'est pas une mince affaire. Nous nous offrons donc une petite sieste avant d'aller admirer le pont de Bambou traversant un bras du Tam so.
Aujourd'hui nous sommes décidés, nous nous levons bien tôt mais le soleil est dejà là. Soupe de nouilles, bagages pliés, nous partons sur la NH6 pour 15 kilomètres de faux plat nous menant à Phnom Pros et Phnom Srei, deux collines sacrées. De là, nous bifurquons sur la NH71 et ses grandes lignes droites, sans ombre mais avec peu de circulation.
Le début est bien aride puis des rizières apparaissent, travaillées par des paysans et des buffles à eaux, c'est l'heure des premieres récoltes. La chaleur monte
et nous trouvons refuge dans un petit restaurant où la serveuse nous annonce qu'il reste 37 kilomètres pour Kompong Thom. Incrédules, nous repartons et sommes bien surpris en
apercevant le panneau Kompong Thom. C'est la fête...Une autre pause s'impose.
Nous reprenons la NH6 plus animée et abimée, au bout d'une heure anéantis par la chaleur, une nouvelle pause. Le ciel se voile, nous laissant un peu respirer, les premieres gouttes arrivent et nous essuyons une averse de mousson à notre arrivee, 120 kilomètres dans les pattes, nous nous calons près de la gare routiere en compagnie d'une petite bière.
Mauvaise compagne pour Marion qui est malade toute la soirée.
La nuit fut courte mais nous sommes sur pied de guerre à 6h du matin, les jambes et les têtes sont lourdes et ne nous mènent guère loin. L'estomac faisant des siennes, 16 kilomètres ont raison de nous. La pause café glacé se transforme en attente de transport.
Deux heures plus tard, nous trouvons une camionnette, nous chargeons les vélos et nous voilà partis pour Siem Reap. Trajet confortable, rapide et efficace, étrange de ne plus pédaler.
Morale de cette histoire: faire moins de kilomètres quand il fait chaud....
L'homme à la recherche des dieux
Une petite photo, les pass dans la poche, nous contournons les bassins d'Angkor Wat, nous engouffrant sous la porte sud d'Angkor Thom, coiffée des quatre visages d'Avalokiteshvara, le bouddha de la compassion.
Le Bayon et ses 216 visages nous accueille dans le calme du matin, nous sommes seuls face à ces geants, déambulant dans cet univers de ruine construit par Jayavarman II. Bayon est une démonstration de la puissance et du pouvoir de l'époque. 54 tours avec chacune quatre visages regardant vers les cardinaux, une par province, surveillant ainsi les faits et gestes des sujets du roi.
Quelques tours de roues plus loin c'est au tour du Baphuon et de son bouddha couché de 60m de long.
Grandes pyramides de pierres, représentant le Mont Meru (comme de nombreux temples d'Angor City), posées les unes sur les autres dont l'instabilité demande des travaux permanants.
Longeant la terrasse des éléphants, nous reposant près des bassins, nous flanons parmi les petits temples, suivant les papillons et l'ombre.
Nous quittons l'enceinte de la cité royale, par la porte de la victoire pour rejoindre la foule à Ta Prohm, où le temple de Tomb Raider....
Quelques peu déçus par ses cars de touristes, ses aménagements et passerelles en bois, nous trouvons tout de même notre bonheur par un petit chemin dérobé. Appreciant la beauté des arbres mangeurs de pierres.
Après six heures de visite, il est temps de se restaurer au "Tourist Market", qui n'a de touristique que le nom. Une petite sieste à l'hôtel et c'est reparti pour un apero coucher de soleil à Angkor Wat. Nous arrivons trop tard pour accéder aux étages, nous rabattant donc sur un pastis bien frais en terrasse. Retour de nuit au son des insectes mystérieux et criards, les scies circulaires sont en marche.
5h30, nous retrouvons notre vendeuse de gauffres au bord de la route, au feu de bois s'il vous plait. Nous décidons de faire le grand tour, le temps est couvert et la matinée assez fraiche.
Le magnifique temple de Banteay Kdei est idéalement calme pour commencer la journée. De longs corridors couverts, des enfilades de portes, quelques chiens errants et le silence..
Nous prenons de la hauteur à Pre Rup pour apprécier la jungle environnante, un petit crochet par Ta Som, un temple intime où un arbre tient la vedette, où plutôt les pierres.
Nous prenons notre bain de foule et vendeurs en tout genre dans le joli Preah Khan, l'abordant par sa porte Est et le fuyant par sa porte Sud.
11h, la chaleur se fait bien sentir, un nouveau tour dans l'enceinte d'Angkor Thom, pour les petits temples cette fois. 50 kilomètres dans les pattes, nous retournons au marché et à l'hôtel.
15h30, c'et l'heure d'Angkor Wat et de la queue pour accéder aux étages, nous offrant un superbe panorama et une idée de l'ampleur des lieux. Nous tentons notre chance pour le coucher du soleil à Phnom Bakheng, too busy, too late, it'sclose. Nous nous rabattons sur le Baksei Chamkrong où nous sommes seuls.
Les scies circulaires reprennent du service et nous rentrons pour une pression bien meritée..... Dur dur le vélo aux temples d'Angor.
Siem Reap/Stung Treng, par la route 66
Nous pénêtrons une dernière fois dans les temples d Angkor et prenons la piste 66 entre Prasat Kravan et Bat Chum, l' ancienne route royale menant à Beng Mealea. Petit chemin de sable traversant en ligne droite les campagnes, la piste est belle sous les cocotiers, bordée de petit villages, mais pas facile de trouver son chemin.
Avec une boussole et l'aide des paysans, nous arrivons à Beng Mealea, où nous tendons nos hamacs dans l'enceinte du temple en ruine. Lieu de tournage du film "les deux frères"de J.J.Annaud.
Agréable bourgade, vite desertée par les touristes, retrouvant son calme et son charme le soir venu.
Nous repartons au petit jour accompagnés par les vendeurs de pain sur une belle piste passant les anciens ponts Naja, jusqu'à Khvau, 35 kilomètres. De là, tout change, nous entrons dans les méandres d'un chemin boueux traversant les rizières, les rivières sans ponts, d'où partent de multiples sentes.
Boussole, feeling, nous permettent de traverser de pénibles chemin surchauffés par le soleil, puis ce sont les grandes herbes et les zones marécageuses, lieux ideaux pour nos amis les serpents. Nous poussons péniblement nos vélos collés dans la boue.
8h et 70 kilomètres plus tard, nous tombons sur le premier temple dans la forêt, les prémices de Preah Khan, que nous atteignons rapidement. Nous glissons alors sur le sable chaud jusqu'à Ta Sang où nous sommes accueillis par les villageois très sympathiques.
Repas local, riz, omelette et lézard géant vivant dans les cocotiers, ils auraient pu au moins enlever la peau et les os !. Puis nous sombrons dans nos hamacs tendus sous la maison.
Réveil au chant des coqs, un Bobor (riz porridge) au centre du village qui s'éveille peu à peu. Nous repartons dans le sable en direction de Rovieng, remontant dans la rivère et perdons le chemin... Nous suivons les traces de charrettes à Zebu et au bout d 1h30, terminus, un vieil homme travaille son champ.
Heureusement, en coupant par la forêt, nous retrouvons le chemin principal, bien cahotique mais moins boueux que la veille. Les quelques hameaux croisés paraissent d'un autre âge et péniblement nous finissons la route 66 sous un soleil cuisant.
Phnom Dek, sa belle piste 64, trop poussiereuse à notre goût, nous préférons la traverser et partir sur l'asphalte de la 213 nous menant à Rovieng et son unique Guest House. Encore un village où il fait bon vivre.
Le lendemain, nous quittons la route pour une large piste ensoleillée. Au bout de 50 kilomètres de relief, la monotonie commenceà peser, c'est alors que la piste fait place à un chemin serpentant dans la jungle. Une heure plus tard nous atteignons Cheeb et son Wat, où nous passons la nuit avec les moines.
Rencontre avec le chef de commune, le grand lama, et de la sympathique cuisinière. Tout celà grâce à un moine, arrivé le matin même, parlant anglais et prit de passion pour notre histoire. Etant lui même un moine errant.
Nous faisons l'ouverture du petit resto du village. Nous attendant au pire chemin pour rejoindre le Mekong, c'est une belle piste de 70 kilomètres sous les bois, construite récemment par les chinois qui nous y mene. Le soleil ardent, les multiples montées, descentes nous épuisent bien tout de même, et c' est avec joie que nous apercevons le Mekong.
Nous sirotons un petit café glacé avant de traverser le fleuve et rejoindre la ville de Stung Treng.
Une bonne bière fraiche pour nous remettre des 320 kilomètres de traversée Ouest/Est, où nous avons decouvert les differents types de pistes cambodgienne, bien chanceux que la mousson ne soit point trop violente cette année.
Les montagnes du Ratanakiri
Un oeuf, un bout de pain, une soupe, nous partons sur la route. Une belle piste rouge bordée d'engins de toute sorte, nous prenons rapidement la
couleur locale. 
Cette fois c'est bel et bien fini pour le plat, nous testons les différentes vitesses de notre vélo sous un ciel gris et nuageux. Puis la piste se retrécit enfin, les engins disparaissent mais les nids de poules apparaissent, Nous traversons le long pont enjambant le Tonle Srepok et continuons parmi la jungle. Toujours le même problème, pas d'eau en chemin, dans l'après-midi, nous tombons sur un puit, on se rince, faisons le plein d'eau, la chaleur est à son comble.
Il est 15h, nous tendons notre hamac à l'ombre d'un toit supporté par une armature de bois ouverte aux quatre vents. Nous nous balançons à l'air en attendant le crépuscule pour allumer notre feu de bois.
Apres une nuit fraiche et étoilée, nous reprenons nos montures et rejoignons une grande piste à Banlung, a 165 kilomètres de notre point de départ. Au coeur des montagnes du Ratanakiri et des terres rouges et poussiereuses, petite ville agréable, en plein essor sur la route du Vietnam.
Nous allons nous tremper au Yeak Loam Lake, un lac volcanique aux eaux translucides entourées de végétation, et trainons dans le sympathique marché où les différentes ethnies du coin viennent faire leurs emplettes.
Bonne pluie, c'est la mousson!!!
Nous repartons plein nord sur une piste sinueuse à travers les montagnes embrumées, nous traversons le Tonle Sam et atteignons une nouvelle fois
une "ox cart road". 
Nous voilà sur un plateau montagneux, des grandes rizières et des maisons posées sur pilotis jalonnent notre parcours. Puis c'est la forêt, la boue, le chemin tumultueux et le village de Bha Ke Toch.
Les enfants se refugient dans les bras de leurs meres, les villageois ne sont guère rassurés, à moitie appeurés, à moitie curieux, tout le monde se rassemble autour de nous. Nous demandons notre chemin et tout le monde semble soulagé lorsque nous repartons.
Nous terrorisons les enfants rencontrés en chemin, s'enfuyant dans les bois à notre arrivée, les adultes feignent de nous ignorer quand nous demandons notre route, tout le monde est peu rassuré de voir des blancs dans le quartier.
Etrange expérience que d'appeurer ces petits hommes des forêts, ethnies des montagnes où les esprits dominent la vie. (il n'y aura donc point de photos, on ne vole pas l'âme des gens...)
Nous essuyons notre premier orage dans notre cabane de bambou abandonnée et passons une douce nuit avec les fourmis.
Le lendemain, nous filons vers Siem Pan, sur un chemin devenu rivière, que d'efforts et quel reconfort quand nous traversons le Tonle Kong...
Magnifique boucle sauvage au coeur des tribus des montagnes. Plus qu'une journée de vélo avant d'atteindre la frontière.
Écrire commentaire