Greenstone et caples track, 22 et 23.01.10
Beau temps annoncé, ravitaillement rapide à Glenorchy, nous repartons sur les sentiers, les pieds au sec cette fois ci.
Nous remontons la Greenstone river, une journée de marche pour aller dormir près du lac Mac Kuzzy, et donner notre sang aux sand-flies. Grand ciel bleu sur Milford Sound pendant que derrière nous
les nuages sont toujours accrochés sur les montagnes, nous avons de bons espoirs pour le lendemain.
Quand nous passons le col de bon matin, les brumes sont toujours là, mais le ciel se dégage peu à peu quand nous dévalons une "rainforest' jonchée d'énormes racines et de pierres mousseuses.
La descente de la Caples river aux eaux turquoises et limpides se fait sous un soleil radieux. Nous profitons de ce jour d'été pour un petit bain dans la riviere, face aux moutons nous regardant
étrangement.
Harris saddle, 24.01.10
Belle journée au grand air.
Quand on aime on ne compte pas, d'autant plus quand il fait beau.
6h, pluie; 7h, soleil; 9h, pluie; 10h c'est bon on peut déjeuner.
Installés sur le parking du fameux routebiurn track, le soleil s'est enfin fixé. Nous partons sur les chemins de ce Great walks (les 8 grands treks de la NZ, à 45 $ la nuit en hut et 15 $ le
camping, certains nécessitant une réservation), dans l'ombre fraiche du sous-bois.
Ayant passé les multiples groupes de Japonais, nous attaquons les choses sérieuses pour prendre de l'altitude et apprécier la superbe vue sur les vallées en contrebas et les sommets enneigés.
Nous sortons de la forêt au niveau d'un gigantesque complexe: refuge pouvant accueillir 50 personnes, le tout sur pilotis, assez joli...pour rejoindre une végétation sub-alpine et atteindre le
harris saddle.
Quelques nuages bouchent encore les sommets environnants et nous décidons de gravir le Conical hill pour apprécier une vue
panoramique pour notre lunch time. 3/4 d'heure de montée nous menant sur une petit sommet où nous restons scotchés pendant plus d'une heure et demi.
Petit à petit les nuages se dégagent dévoilant d'un côté Milford Sounds et ses fjords, de l'autre une grande chaine de montagnes se jetant dans la mer de Tasmanie.
Et surtout un ciel bleu, sans nuages, nous permettant d'apprécier le contraste des glaciers suspendus d'un blanc étincelant. C'est tranquillement que nous redescendons dans les lumières du soir, jusqu'à notre van. Appréciant les edelweiss et mountain daisy, les lacs alpins et les rivières translucides.
Into the Wild "Pyke Big-bay route"
Nous avons choisi ce titre suite aux nombreux commentaires que nous avons pu lire sur les visitors book des huts rencontrées en chemin. On change de style, nous laissons notre tente de 3,5 kg
pour la "backcountry pass hut" de 3,5gr.
On quitte les sentiers battus pour les terrains d'aventure. Après s'être renseignés sur les horaires des marées,
la météo des jours à venir, avoir rempli un papier pour la police (au cas où l'on se perde), entendu les multiples recommandations (tente, 10 jours de bouffe....), nous partons sans tente avec 7
jours de bouffe. Et une photo de la carte.
Nous garons le van au bord de la Hollyford River, et c'est parti pour le "Pyke Big-bay route", retour par le Hollyford track. En gros, départ des montagnes, suivre une vallée jusqu'à la mer (sans chemin), puis retour dans les montagnes le long d'une rivière. Prévision: 7 jours de marche en autonomie de bouffe et nuit en hutte.
La première journée se déroule sans problèmes, nous suivons le beau chemin du Hollyford track, dans une belle rainforest et gravissons le plus haut col du trek; Little Harris Saddle, 168m above
sea level. Une vrai performance. Puis nous redescendons tranquillement au bord du lac Alabaster où se trouve la premiere hut. C'est de là que les chemins se séparent et que l'aventure commence.
Marion se repose, Mica cherche le chemin pour le lendemain, peine perdue, il n'y en a pas. .. mais les éléments sont avec nous, le niveau du lac est assez bas et il n'a pas plu depuis des
jours.
Nous partons au petit jour, 7.15 a.m, suivant les berges du lac sous un ciel gris. les quelques intrusions dans la forêt sont peu fructueuses et nous préférons les cailloux et rochers glissants le long de l'eau. Après quelques passages délicats nous arrivons à la tête du lac pour traverser Alabaster Creek. Comme prévu, le niveau est bon, seule la fraîcheur de l'eau est saisissante. Puis c'est parti pour le jeu de piste au milieu des herbes de pampas qui se transforme peu à peu en marécage, le Black Swamp.
La progression est lente et difficile, sautant d'îlots en îlots pour éviter la boue profonde. Les pieds ripent et nous finissons Muddy. Retour dans la forêt, nous longeons les berges érodées de
la Pyke River, "berceé " par le bruit strident des cigales et crickets.
A notre arrivée à la Olivine Hut, nous sommes récompensés par une baignade cul nu dans la rivière, seuls au monde. Une douce nuit dans la Hut, où quelques personnes avaient pensé à nous
laisser un petit apéro.
Aujourd'hui, journée difficile. Entre 10 et 14h de marche. Nous commençons par traverser la rivière à l'aide de la cage (tyrolienne), dans le brouillard. Difficile de trouver les
traces avec ce manque de visibilité. Nous arrivons tout de même jusqu'à la Barrier River. Le premier bras est facile, le deuxième bras, eau à mi-cuisses, glacée.
Ça passe... Puis la brume se lève et nous rentrons dans la forêt pour un chemin plus aisé, nous menant sur les rives du lac Wilmot. Montée/descente dans la végétation humide avec le lac pour point de repère. Après le lac, plus de chemin, nous remontons la rivière au milieu des flaxs et tussocks. La faim et la fatigue commencent à faire leur effet, nous nous perdons au milieu des bois. Reprenant nos esprits, nous traversons une rivière sur un tronc de bois et retrouvons les marques... pour ne faire que les perdre et les retrouver toute l'après-midi. Beaucoup de temps passé à la recherche de l'itinéraire. Nous atteignons enfin un bon coin de repère, l'aérodrome des chasseur où gisent les abats des cerfs et biches tués ces derniers temps. En effet la vallée est réputée pour son gibier, les chasseurs arrivent et partent en avion ou hélico. Recherche d'itinéraire dans les herbes de pampas, remonter les rivieres, patauger dedans, entraînement commando. Vous pouvez noter qu'il n'y a pas de photos durant cette partie d'itinéraire car le photographe était trop occupé à se battre avec la végétation. Nous atteignons enfin le lit de la Pyke River, immense gravière où nous errons dans les galets àla recherche de la Paulin Creek, que nous trouvons avec soulagement. Il est 16h, nous avons fait les 2/3 de l'itinéraire.
Il suffit maintenant de remonter son lit àsec et de suivre l'ancien chemin des pionniers qui nous mène jusqu'à la mer. La marée est basse et nous gagnons un peu de temps en traversant la rivière. Nous trouvons la hut infestée de Sand-Flies. Il est 19h, le ciel est beau... la vie est belle Grasse matinée, on laisse tomber la pluie, nous partons à10h30 sous les nuages gris. Longeant la plage de Big bay, notre route est égaillée par l'arrivée des dauphins jouant dans les vagues au bord de la mer. Puis nous quittons la plage pour nous battre à nouveau avec la végétation et rejoindre les rochers où se prélassent les "Seals".
Le ciel se dégage quand nous retrouvons le grand chemin et la Martins Bay hut. Une magnifique vue sur la baie.
Nous croisons quelques touristes qui nous donnent des provisions pour la suite du trek. Puis c'est parti pour deux jours de marche le long du lac Mc Kerrow et de la Hollyford vallée, qui nous
ramène au van où nous attendent les bières.
Into the wild, the return "Dusky track"
Départ dans le brouillard sur notre bateau rempli de touristes. On profite du café gratuit pour se remplir l'estomac pendant la traversée du lac Manapouri. Les brumes se lèvent et nous
arrivons à West Arm sous le soleil, nous laissons les touristes pour le Extremely challenging wilderness Dusky track.
Nous remontons paisiblement le long de la Spey river, le chemin n'étant point trop boueux. Il fait chaud et moite, nous ne tardons pas à rejoindre la Upper Spey Hut où nous nous posons pour
l'après midi. Au passage, petit bain dans la rivière sous un beau soleil, nous offrant une belle vue sur les montagnes.
Dans la nuit le cri du kiwi nous réveille, n'étant point certain nous restons au chaud. Et c'est le lendemain, en partant , que nous voyons ses traces dans la boue.
Nous arrêtons de batifoler et commençons par patauger au milieu des marais, puis c'est deux heures de montée au milieu des racines, pierres mousseuses et Rainforest à pic.
Arrivés à Centre pass, nous laissons les gros sacs pour gravir le Mont Memphis, 1405 m. Un sommet sec et aride, parsemé de multiples lacs. Au sud, une immense mer de nuages au dessus des
fjords et des vallées. Au nord, d'où nous venons, grand bleu avec notre point de départ non loin. C'est une mer de verdure qui s'étend à nos pieds.
Après cette magnifique vue, c'est une descente infernale vers le Gail Loch et Kintail Hut. Nous nous délassons dans la Kintail river et reprenons quelques forces sur sa plage de galets, puis
continuons notre route le long de la rivière. descente dans à la Loch Maree Hut, infestée de sand-flies. La hut est calée au bord du lac d'où émergent des centaines de troncs d'arbres morts.
Nous passons la soirée avec Marta et Radu, deux tchèques.
Nous nous levons tôt pour
tchatcher encore un peu et partir tranquillement pour Supper Cove, le départ du Dusky Sound, le plus grand fjord de NZ, 44 kilomètres de long pour une profondeur de 400 m environ. Le chemin est
plus aisé, même si nous montons et descendons à flanc de montagne. Une belle échelle nous mène sur une corniche pour admirer la rivière. Quand nous arrivons à l'embouchure du Seaford
river, la marée est basse et nous tentons la traversée jusqu'à la hutte.
A mi parcours et l'eau jusqu'à la taille, nous décidons de couper court à l'aventure et rejoignons la forêt. Nous nous battons pour faire notre chemin, up and down entre les racines et les
blocs de rochers recouverts de mousse, lianes et troncs d'arbres. C'est avec soulagement que nous atteignions la hutte. Nous nous posons sur les rochers pour le lunch bien mérité.
Nous tentons la pêche avec le matos récupéré dans la hutte: Une bobine de fil, un hameçon, un plomb, un morceau de fromage.... bingo, en 5 mn Mica sort trois poissons d'une vingtaine de
cm. Il en coupe un pour la traque aux gros et 10 mn plus tard , un trumpeteur d'une cinquantaine de cm mort à l'hameçon. Notre repas du soir est dans l'assiette. Là, surgit une masse
sombre tournant à nos pieds, c'est un requin....
Se reposer à Supper Cove est difficile, dans la hutte c'est le sauna, et dehors c'est l'agression, des milliers de sandflies rendent la pêche difficile. Mica revient avec les mains
ensanglantées.
On lève les filets des petits poissons que l'on met à sécher et fumer avec du romarin, le trumpeteur finit en papillote, lait de coco, huile d'olive...le tout dans le poêle à bois. Un
délice, classe comme Excellent Eating, nous approuvons.
A la tombée de la nuit, nous repartons pour une cession pêche. La marée a baissé et nous nous calons sur un petit îlot de pierres glissantes, entouré par les hauts fonds.
Mica glisse et agite l'eau, attirant notre copain le requin. Nous pouvons le voir de très près cette fois, il vient lécher nos pieds. D'une taille correcte de 1,5 a 2m, nous avons l'impression qu'il veut sortir de l'eau. Il tourne autour de nous, à dix cm de nos pieds. C'est assez impressionnant et nous ne faisons guère les malins, nous en oublions presque les sandflies. Un blue cod est attrapé et fume dans le poêle toute la nuit.
Une douce pluie nous accueille ce matin, nous reprenons le chemin de la veille, le ventre plein tout nous parait plus aisé. Le temps se dégage pour le lunch, quand nous attaquons l'infernale
montée en direction de Pleasant ridge. 1000m de mur végétal, de racines et de cailloux glissants nous font sortir de la forêt. C'est une merveilleuse vue sur le Dusky Sound qui s'offre à
nous. Des écharpes de nuages sont encore accrochées aux montagnes environnantes et nous continuons notre chemin serpentant entre les lacs pris dans la brume. Arrivés à la hutte, nous
passons la soirée au coin du feu à regarder les lueurs du soirsur les paysages alpins, qui se dévoilent peu a peu.
Le lendemain, c'est brouillard, grasse mat, puis grand soleil et baignade dans le lac Roe. Toujours personne à perte de vue, et tranquillement nous prenons le chemin du retour. Nous avons du mal à décoller de cet endroit paradisiaque, sans sandflies. Nous décidons de faire la pause repas, qui s'éternise lorsque nous rencontrons de vieilles connaissances, les trois français du Routeburn. Quatre heures plus tard il est temps d'attaquer la descente et de rejoindre la Loch marre Hut où trois personnes sont déjà installées. Un kiwi, un australien et un californien qui nous emplit le coeur de joie en nous offrant du vin.
A 6h30 du mat, c'est un peu plus dur de se lever, aujourd'hui c'est longue journée. C'est Kintail Hut, puis Centre pass et une nuit à Spey Hut. Le temps est bien nuageux, mais reste
clément avec nous pour la matinée.
ce n'est qu'àla sortie de la forêt, au moment du casse croûte, que la pluie s'abat sur nous. Nous passons donc le col sous la pluie et redescendons au milieu des herbes trempées, nous mouillant
plus que l'eau tombant du ciel. Arrivés àla hutte, le feu dans le poêle est déjà allumé, car les deux tchèques croisés il y a trois jours ont décidé de se la jouer cool. Café biscuit pour
l'après- midi à regarder tomber la pluie.
C'est notre dernière journée, il ne pleut pas mais le chemin est bien humide et nous parait bien long. Nous arrivons pile poil pour le bateau de 12h30 et nous nous jetons sur le café bien
chaud.
Nous avons vaincu le Extremely Challenging Wilderness track.
Écrire commentaire